Réhabilitation énergétique et patrimoniale : L'Hôtel de ville de Forest

Un voyage temporel : chronologie des événements

• En 1828, un bâtiment est inauguré pour abriter les bureaux de l'administration municipale, une école primaire, le logement de l'instituteur, une pompe à incendie, le logement du gendarme, un corps de garde et une prison provisoire.
• En 1893, l'école déménage, libérant ainsi de l'espace pour les services municipaux.
• Au début du 20e siècle, la commune de Forest connaît une forte croissance démographique.
• En 1919, des annexes sont ajoutées à l'ancien hôtel de ville pour répondre aux besoins croissants.
• En 1925, un nouveau bâtiment est reconstruit à une nouvelle adresse sous la direction de l'architecte Jean-Baptiste Dewin, en collaboration avec l'échevin des travaux publics Léon Wielemans et l'ingénieur en chef de la commune Paul Van Ysendyck. Inspiré par le Palais du Midi de Bruxelles et les hôtels de ville de Laeken et Schaerbeek, le nouveau bâtiment est fonctionnel et intelligent, avec des détails architecturaux spécifiques.
• En 1938, l'hôtel de ville de Forest est inauguré dans un style Art déco, combinant des influences modernistes et traditionnelles. Il se distingue par une conception asymétrique avec une tour sur le côté et des sculptures stylisées.
• En 1939, le bâtiment est complètement achevé avec l'ajout des sculptures et des vitraux.
• En 1992, il devient le premier bâtiment conçu par Dewin à être un patrimoine classé.
• De 2013 à 2023, des travaux de restauration sont entrepris, d'abord à l'extérieur puis à l'intérieur, pour moderniser et rénover l'édifice, incluant des améliorations en matière d'isolation, d'électricité et de chauffage.

Rénovation des sols : une transformation solide 

La première étape de ce projet de restauration a débuté avec la rénovation du sol des combles, situé entre les bureaux actuellement occupés et les futurs bureaux sous la toiture. L'isolation complète du plancher du grenier a été entreprise de manière méticuleuse, afin de permettre la continuité et l’étanchéité à l’air avec l’isolation à venir des versants de toiture. Avant le lancement des travaux, une bavette d'attente sous forme de frein-vapeur INTELLO PLUS a été installée sur le sol existant. Pendant la construction, les strates suivantes ont été réalisées:

1. Sol en béton : Un sol en béton a été coulé pour former une surface solide.
2. Couche d'argex : Une couche d'argex, une chape légère, a été posée par-dessus le béton pour améliorer l'isolation et la performance énergétique.
3. Frein-vapeur INTELLO PLUS avec colle de raccord ORCON F : Le frein-vapeur a été fixé au-dessus de la couche d'argex, à l’aide de la colle de raccord étanche ORCON F. Cette membrane d'étanchéité sert à prévenir la diffusion de l’humidité, permettant ainsi de maintenir une isolation optimale. Le frein-vapeur a été étendu le long des murs jusqu'au point le plus haut du plafond, permettant une isolation continue et efficace.
4. Bouchonnage des espaces : Les espaces entre la couche d'argex et les poutres métalliques ainsi que l'OSB ont été soigneusement bouchonnés (avec de la laine de roche) pour éviter toute sortie de cellulose pendant l’insufflation.
5. OSB : Des panneaux OSB ont été posés sur la surface du sol. Ceci formera une base solide pour l'isolation à venir.
6. Trous dans l'OSB : Des ouvertures ont été percées dans les panneaux OSB pour permettre l'insufflation de la cellulose.
7. Insufflation de la cellulose iQ3 : La cellulose iQ3, notre matériau isolant écologique, a été insufflée dans les espaces créés entre le béton et les panneaux OSB, assurant ainsi une isolation de haute qualité.
8. Patchs iQ3 : Afin d'assurer une étanchéité durable des ouvertures d'insufflation dans l'OSB, des patchs iQ3 ont été soigneusement appliqués.

Les défis de ce chantier : surmontant les contraintes patrimoniales et techniques

Certaines difficultés techniques ont été rencontrées tout au long du processus. L'isolation en soi n'ayant pas été complexe, les travaux avant et après l'isolation se sont avérés plus délicats en raison de murs en biais et de poutres en béton qui doivent être préservés. Les contraintes d'espace ont nécessité une réduction de l'isolation à 5 cm derrières ces poutres en béton, créant ainsi quelques faiblesses thermiques à certains endroits. Les cloisons hautes, qui seront utilisées comme espace technique, ont été isolées avec de la laine de roche en raison de la complexité du phasage. De plus, les boîtes de fibre optique dans les coins, qui devaient rester accessibles, ont entraîné une isolation légèrement réduite à ces endroits. En somme, il a parfois été nécessaire d'ajuster minutieusement le lattage, les panneaux de plâtre, et d'autres éléments, mais cela est une partie normale du processus de chantier.

Ce projet de construction a des dimensions impressionnantes qui soulignent l'ampleur des travaux. Avec une superficie de toiture de 3800 mètres carrés, cela équivaut à environ neuf terrains de basket-ball recouverts d'INTELLO PLUS et d'une couche d'isolation de 20 centimètres, représentant un volume de 760 mètres cubes. Quant aux 8000 mètres linéaires de profil iQ3, cela peut être comparé à la distance entre Forest et Woluwe-Saint-Lambert. 

Après les rénovations (en 2024), des tests Blowerdoor sont prévus conformément au cahier des charges. La commune souhaite obtenir des valeurs optimales, bien qu'il n'y ait pas d'exigences spécifiques en matière d'efficacité énergétique en raison du caractère patrimonial du bâtiment.

Cette approche minutieuse et stratégique permettra de transformer les combles de l’historique hôtel de ville de Forest en un espace fortement isolé et écoénergétique, contribuant ainsi à l'efficacité énergétique globale du bâtiment tout en préservant son caractère historique.